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Construction métallique
Eric Dogniez ©
Images d'illustration
L'acier, un secteur qui recrute dur comme fer

CONJONCTURE. Les entreprises de construction métallique se portent bien malgré la concurrence internationale. En attestent les chiffres de 2017 et les prévisions pour 2018. Les carnets de commandes se remplissant pour les années à venir, les acteurs du secteur cherchent à recruter en vain.
 
 



La construction métallique confirme son dynamisme avec une croissance de 5,49% en 2017 avec 716.000 tonnes usinées, a annoncé ce 6 juin 2018 le Syndicat de la Construction métallique de France (SCMF). Le marché se porte aussi bien en France qu'à l'export avec un chiffre d'affaires 3,6 milliards d'euros. Les carnets de commande s'étoffent. Les entreprises adhérentes du syndicat "affichent près de 5 mois d'activité, voire même plus de 12 mois sur certains secteurs comme les ouvrages d'art". Si tous les marchés progressent, les bâtiments industriels restent la principale activité (56,23%), suivis par les centres commerciaux et bâtiments d'activité (23,05%), les autres ouvrages (14,3%), les ponts et les passerelles (4,86%) et les pylônes (1,56%). Cependant, le syndicat tient à souligner la forte concurrence étrangère, "et en particulier sur les marchés publics", qui perturbe fortement les grands marchés.

Pour 2018, le syndicat se fixe trois axes prioritaires : inscrire la filière dans le concept de développement durable et d'économie circulaire, mener une réflexion sur la densité urbaine et la réhabilitation et renforcer la formation pour aider au recrutement. Roger Briand, président du SCMF, insiste donc sur les atouts de la construction métallique dans les projets de rénovation, surélévation et réhabilitation. Dans des zones de fortes densités, les structures métalliques apportent des solutions pour notamment combler les dents creuses ou même rehausser des tours comme à la Défense ou à Lyon. "Les constructeurs aciers sont en ordre de bataille pour répondre à ces fortes demandes", précise-t-il. L'acier répond également aux enjeux environnementaux fait valoir Roger Briand qui rappelle l'engagement de la filière en faveur d'une construction 100% responsable. Le président rappelle aussi que l'acier est un matériau recyclage indéfiniment et à 100% sans altération de ses qualités. "Une expertise en la matière de 160 ans", souligne-t-il.

Près de 3.000 personnes à recruter et former



Si les carnets de commandes se remplissent, notamment avec les projets du Grand Paris ou les travaux pour les JO de 2024, les entreprises ont besoin de recruter. "Des besoins forts à tous les niveaux", explique Roger Briand. Pourtant, les entreprises peinent à trouver des personnels qualifiés, c'est pourquoi le syndicat entend mener des actions pour créer des vocations afin de répondre aux besoins. Le SCMF en appelle donc à l'ensemble des conseils régionaux, AFPA, CFA, GRETA, Lycées... pour démultiplier les formations aux métiers de la construction métallique avec des profils allant de la conception au process et à la mise en œuvre (soudeurs, opérateurs, assembleurs, projeteurs, chargés d'affaires, ingénieurs en bureau d'études, ingénieur soudeur...). Le syndicat estime les besoins en recrutement à 3.000 personnes.

"En 2018, nous allons développer la communication sur nos métiers", explique le président du SCMF dont l'objectif est de "créer des vocations pour répondre aux besoins de entreprises". L'industriel Baudin Châteauneuf a profité de l'occasion pour souligner l'importance d'avoir des soudeurs qualifiés. La qualité de leur travail est essentielle dans un projet et "c'est un métier manuel très bien payé", indique-t-il. Et plus globalement, il insiste sur le fait que ce sont des postes avec des évolutions de carrière très importantes.


Stéphanie Odéon (06/06/2018)
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