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Benoît de Ruffray, Eiffage
Jean Chiscano ©
Benoît de Ruffray, président-directeur général du groupe Eiffage.
Eiffage prévoit plus de 8.000 recrutements en Europe en 2022

EMPLOI. Lors de l’assemblée générale d’Eiffage, le P-dg Benoît de Ruffray a consacré une partie de son discours aux enjeux RH et sociaux au sein du groupe. Vivant une « accélération du développement » de son activité, les besoins en main d’œuvre sont grands. La major compte sur un certain nombre d’arguments pour dénicher et convaincre de nouveaux talents.
 
 



"Recruter, intégrer, former, faire évoluer, fidéliser et féminiser." Tels sont les principaux enjeux de la politique de ressources humaines du groupe Eiffage, comme l’a décrit aux actionnaires son P-DG, Benoît de Ruffray. Des enjeux de taille, alors que "l’accélération de notre développement nous conduit à intégrer de plus en plus de collaborateurs", a-t-il poursuivi.

Et ils ne sont pas propres à la major, mais bien à l’ensemble du secteur de la construction, comme le soulignent régulièrement nombre de ses acteurs de premier plan (voir à ce sujet notre chronique diffusée lors de notre Edition spéciale sur Enerj-Meeting, à retrouver ci-dessous). La concurrence est rude, mais Benoît de Ruffray pense pouvoir faire la différence, en mettant en avant une série d’arguments évoqués au cours de l’assemblée générale d’Eiffage, le 20 avril 2022.



Embauches nombreuses à prévoir, malgré un rythme moins soutenu qu’en 2021



La major comptait, à fin 2021, environ 73.500 salariés, dont près de 51.500 en France. Des effectifs totaux en légère augmentation par rapport à 2020, mais en forte accélération comparé à 2019, principalement dû à une montée en puissance des effectifs à l’international (+4.200 environ sur une croissance de 4.400 au total).

Pour 2022, Eiffage mise sur plus de 8.000 embauches rien qu’en Europe, dont 5.000 en France comme l’indique dans le document d’enregistrement universel 2021 Franck Gauthier, en charge du recrutement et de la marque employeur du groupe. Après un exercice 2021 record en termes d’activité, "ces performances accroissent nos besoins en compétences techniques, notamment celles liées à l’énergie, au bas carbone et au digital", précise-t-il. Il confirme par ailleurs que la tension sur le marché du travail concerne toutes les catégories socioprofessionnelles.


Si l’objectif était atteint, il s’inscrirait cependant en-dessous du niveau de 2021, puisque le groupe a procédé à près de 6.400 recrutements en France sur l’exercice précédent, et plus de 3.700 dans le reste de l’Europe. Preuve que si la croissance de l’activité se poursuit, elle devrait être malgré tout moins soutenue qu’en 2021.

Le développement de la formation, levier de fidélisation



Pour convaincre les talents de rejoindre le groupe, Benoît de Ruffray a insisté lors de l’assemblée générale sur le développement de la formation. Un levier qui permet "d’assurer la gestion des compétences, d’accompagner la transformation des métiers pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux, et d’élargir le champ des compétences de nos collaborateurs", mais aussi "un gage de mobilité qui fidélise nos salariés", a-t-il assuré.

En 2021, ce sont plus de 5.600 formations qui ont été suivies par les collaborateurs d’Eiffage. C’est plus que celles cumulées en 2019 et 2020. Et cela correspond à un total supérieur à 900.000 heures délivrées en interne, via l’Université Eiffage, le portail à distance My University, ou des instituts de formation externes.


8 salariés sur 10 actionnaires



Outre les perspectives offertes avec la formation, l’actionnariat salarié est également une caractéristique vantée par Benoît de Ruffray. Près de 80% des collaborateurs du groupe sont ainsi actionnaires, et ils détiennent 19% du capital, à travers un plan d’épargne groupe. "Depuis plus de 30 ans, c’est la clé de voûte de la réussite collective de notre entreprise", a estimé le P-dg.

Implantation territoriale, politique environnementale et sociétale font aussi partie selon lui "des critères de choix pour les candidats, a-t-il ajouté. Nous insistons aussi beaucoup sur l’innovation, la transition écologique, ou encore sur l’égalité des chances, en portant une attention particulière pour les personnes éloignées de l’emploi".

Plus d’effort sur la mixité femmes/hommes



En matière de mixité, le groupe reconnaît devoir faire encore des efforts. Au total, 14,3% des collaborateurs d’Eiffage en France sont des femmes. Très peu représentées dans les effectifs ouvriers (2,2%), elles représentent presqu’un quart des employés, techniciens et agents de maîtrise (Etam), et 19,5% des cadres. Eiffage a signé un partenariat national avec l’association Elles bougent, afin de valoriser les métiers scientifiques et techniques auprès des filles et jeunes femmes et promouvoir d’avantage la mixité.


Enfin, une fois dans l’entreprise, l’intégration des nouveaux salariés est une question jugée "centrale". Un accompagnement personnalisé est mis en place, afin de faciliter la création d’une culture commune : connaissance des métiers, stratégie de l’entreprise, valeurs du groupe sont ainsi déclinées. Dans un contexte de tension, tous les leviers possibles sont bons à actionner pour se démarquer, et pour conserver ses troupes.


Jessica Ibelaïdene (21/04/2022)
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