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Grand Paris Express, gare Noisy-Champs, pose des voies
Société du Grand Paris / Gérard Rolando ©
Les premiers équipements ferroviaires du Grand Paris Express sont posés au niveau de la gare de Noisy-Champs, futur terminus des lignes 15 sud et 16, à commencer par les rails.
Les grands projets franciliens, acteurs clés des clauses sociales dans la région

EMPLOI. L’Observatoire des grands projets franciliens a dévoilé en décembre 2022 ses premiers résultats. Le but : remonter les données des clauses sociales d’insertion des contrats passés par 4 et bientôt 5 grands porteurs de projets sur le territoire, et favoriser le partage d’expérience.
 
 



Pierre-Antoine Molina, préfet, secrétaire général aux politiques publiques de la préfecture de la région d'Ile-de-France, l’assure : "la situation de l’emploi sur le territoire francilien s’améliore. Et même s’il existe des sujets de tension, ils sont plus modérés qu’ailleurs". La raison : l’Ile-de-France accueille "des projets de grande ampleur", qui suscitent autant de défis techniques et organisationnels que d’impacts positifs pour les Franciliens, "et surtout pour les plus vulnérables".

Afin de mieux mesurer ces impacts, une convention de partage de données autour des clauses sociales d’insertion
a été signée en mai 2022 avec 4 grands porteurs de projets : la Société du Grand Paris (SGP), la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), la RATP, et SNCF Réseau. Partenariat qui a permis la mise en place d’un Observatoire des grands projets franciliens (OGPF), dont les premiers résultats ont été rendus publics en décembre 2022.

1,6 million d'heures réalisées en 2021



Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les grands projets que sont le Grand Paris Express, les chantiers des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2024, le prolongement de la ligne 14 du métro parisien ou encore Eole et le CDG Express, jouent un rôle important en termes d’insertion. En 2021, ils ont ainsi cumulé près de 1,6 million d’heure d’insertion, soit un quart du volume total de ces heures réalisées dans la région. Un nombre d’heures qui a sensiblement augmenté l’an passé par rapport à 2020 (1,3 million), correspondant à la montée en puissance des projets, notamment sur les chantiers liés aux JOP.

Ces heures d’insertion sont destinées à certains publics, éloignés de l’emploi, tels que les demandeurs d’emploi de longue durée ou ayant plus de 50 ans, les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), les moins de 26 ans, les réfugiés, ou les personnes habitant dans des quartiers prioritaires pour la Solideo. Là encore, le nombre de bénéficiaires a progressé en 2021. Ce sont 800 personnes supplémentaires, soit près de 3.000 au total, qui en ont réalisé. Ce qui représente là encore près d’un quart du nombre total de bénéficiaire des clauses d’insertion en Ile-de-France.

Mieux que la moyenne régionale sur certains profils



En regardant un peu plus dans le détail de ces bénéficiaires, un effort important de ces 4 grands donneurs d’ordre est notamment porté auprès de certains publics. C’est le cas pour les femmes, qui représentent 16,6% des populations concernées par les heures d’insertion sur les grands projets franciliens (soit 490 femmes bénéficiaires). Plus que la moyenne au niveau régional, qui est de 15,1%.

Ils font aussi mieux sur les moins de 26 ans, qui représentent 30,3% des bénéficiaires sur les grands projets (894 en tout) contre 27,6% en moyenne dans la région. Les grands projets ont ainsi généré près de 3.300 contrats en 2021, sur 16.000 dans la région (soit 20,5% du total régional), dont la durée moyenne est de 3 mois, contre 2,5 mois en Ile-de-France de façon général.


Pourquoi l’Anru s'intéresse à la démarche de l’OGPF



L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) ne fait pas partie des premiers signataires de la convention de partage des données, en mai 2022. Mais ses programmes sont considérés par Pierre-Antoine Molina, préfet, secrétaire général aux politiques publiques à la préfecture d’Ile-de-France, estime que ses programmes sont "majeurs pour l’amélioration des conditions de vie des franciliens".

Pour le premier, datant de 2003, un tiers des quartiers concerné les opérations de renouvellement urbain se trouvait en Ile-de-France. Avec dès le départ "un objectif d’insertion ambitieux", rappelle-t-il.

6,2 millions d’heures en Ile-de-France lors du premier programme

Ce que confirme Marianne Cuoq, chargée de mission développement économique, emploi et insertion de l’Anru : "nous imposons aux donneurs d’ordre que nous finançons depuis près de vingt ans des objectifs d’insertion". Entre 2004 et 2020, 180 quartiers dans la région ont bénéficié du programme, 360 maîtres d’ouvrage différents y ont participé, 17 milliards d’euros ont été investis, et 6,2 millions d’heures d’insertion réalisées, détaille-t-elle.

"Cela a permis de massifier l’usage des clauses d’insertion chez les donneurs d’ordre. Avant cela, rares étaient ceux qui utilisaient les achats pour favoriser l’insertion", observe-t-elle.

Suivi plus fin des données

Le nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) est "toujours en cours de validation et de contractualisation". Mais au total, sur l’ensemble de l’Ile-de-France, "déjà plus de 8 milliards d’euros d’investissements ont été contractualisés, 52 conventions signées sur une centaine prévues, et plus de 100 maîtres d’ouvrage sont engagés", indique Marianne Cuoq.

Avec toujours des objectifs d’insertion importants. En intégrant l’Observatoire des grands projets franciliens, l’Anru espère pouvoir profiter d’un suivi plus fin des données, et apporter sa contribution "au pot commun" grâce à sa capacité à embarquer plus de 300 maîtres d’ouvrage, bailleurs sociaux, collectivités, promoteurs, dans cette dynamique. "Nous avons encore dix ans de travaux devant nous pour rendre encore plus visible notre implication en faveur de l’insertion", conclut Marianne Cuoq.



Jessica Ibelaïdene (22/12/2022)
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