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Illustration travail sur chantier
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En 2020, le BTP n'aura pas retrouvé son niveau d'emploi avant-crise

ACTIVITÉ. Le secteur de la construction aura poursuivi son difficile redressement au 4e trimestre 2020 avec un niveau global d'heures travaillées toutefois toujours en repli en comparaison à la fin d'année 2019. La reprise observée durant le second semestre n'aura pas permis de compenser l'arrêt brutal des chantiers dû au premier confinement sanitaire.
 
 



Le niveau de l'emploi dans le bâtiment et les travaux publics aura finalement été à la peine durant toute l'année 2020, d'après les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique. Si le 3e trimestre avait permis aux entreprises et salariés du secteur de bénéficier d'une éclaircie, le 4e trimestre a replombé les statistiques de l'emploi, les faisant s'éloigner encore un peu plus de leur niveau d'avant-crise. La reprise d'activité observée durant le second semestre n'aura pas permis, au bout du compte, de compenser l'arrêt brutal des chantiers dû au premier confinement sanitaire.

Sur toute l'année 2020, le nombre total d'heures travaillées chute de presque 15%



Le travail sur les chantiers du BTP a baissé de 7,8% au 4e trimestre 2020 par rapport au 4e trimestre 2019, avec une dégringolade nettement plus marquée pour les intérimaires (-19,3%) que pour les permanents (-6%). Sur toute l'année 2020, le nombre total d'heures travaillées chute aussi de presque 15%, surtout sur les chantiers de construction de bâtiments (-19,9%) et, dans une moindre mesure, sur les chantiers de travaux de construction spécialisés (-14,8%) et sur ceux de génie civil (-12,7%).

Certes, le volume global d'heures travaillées a progressé de 6,9% sur les trois derniers mois de 2020 en comparaison au trimestre précédent. Une hausse due en grande partie au segment des travaux de constructions spécialisés, lui-même en augmentation de 9,1%. En revanche, les heures travaillées des chantiers de construction de bâtiments n'ont cru que de 0,4%, tandis que celles du génie civil se sont même repliées de 2,3%, la faute au manque de commandes publiques locales. "En cette fin d'année 2020, aucun des secteurs ne retrouve le niveau d'heures travaillées connu un an auparavant", résume le service statistiques du boulevard Saint-Germain. "Par rapport au 4e trimestre 2019, la construction de bâtiments est en baisse de 12,2%, les travaux de construction spécialisés connaissent un repli de 7,1% et les chantiers du génie civil de 5,8%."

Un volume d'heures et une charge horaire plus importants par ouvrier



Grâce au dispositif d'activité partielle, les effectifs permanents ont quant à eux été préservés à la fin de l'année 2020. Tous segments d'activité confondus, le nombre d'ouvriers s'est rétracté très légèrement de 0,4% par rapport à son niveau un an auparavant. Ce sont les effectifs intervenant dans la construction de bâtiments qui en ont le plus pâti (-2,5%) alors que ceux des travaux de construction spécialisés s'en sont mieux tirés (-0,3%). Mais les deux segments voient tout de même leur niveau d'emploi baisser respectivement de 5,9% et de 3,3% sur un an. "En contraste, le secteur du génie civil est le seul à afficher une hausse de ses embauches par rapport au 3e trimestre (+0,6%) ainsi que par rapport au dernier trimestre 2019 (+2,2%)", note le Gouvernement.

Par ouvrier permanent, le nombre d'heures effectuées au 4e trimestre 2020 a également bondi de 8,2% en comparaison au trimestre précédent, avec une charge horaire qui a aussi fortement augmenté de 8,6%. Autrement dit, les compagnons ont individuellement davantage travaillé à la fin de l'année dernière, aussi bien en nombre d'heures qu'en charge de travail à proprement parler. Ce fut particulièrement palpable dans les segments de la construction de bâtiments et des travaux de construction spécialisés, dont les charges horaires ont progressé respectivement de 6,8% et de 10,2%. Dans ce domaine, le génie civil affiche cette fois des chiffres en baisse : -1,2% pour les heures travaillées par ses ouvriers, et -1,7% pour la charge horaire de ces derniers. Toujours d'après le ministère, le nombre d'heures travaillées cumulées sur 12 mois par ouvrier permanent a reculé de 3,2%, "les effectifs des ouvriers permanents diminuant moins fortement que le nombre d'heures travaillées – respectivement -2,9% et -6% par rapport au 4e trimestre 2019".


Corentin Patrigeon (11/03/2021)
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