La construction représente un secteur particulier de l’économie française, au point de vue emploi et salaire. L’Insee a publié plusieurs études statistiques dressant un portrait de l’activité en France ces dernières années (jusqu’en 2009). Dans le secteur, la répartition socioprofessionnelle, tout d’abord, est très spécifique : les ouvriers sont surreprésentés (68 % des salariés, contre 32 % pour l’ensemble des salariés du secteur marchand) tandis que les cadres s’avèrent sous-représentés (7 % contre 17 %). Cependant, une évolution assez marquée est observée depuis 2005 : la hausse du nombre de personnes qualifiées (cadres et professions intermédiaires).
Le secteur de la construction est également plus jeune et plus masculin que la moyenne des autres secteurs : ainsi, l’Insee révèle que 17 % des salariés ont moins de 25 ans alors qu’ils ne sont que 12 % dans l’ensemble des secteurs étudiés. La jeunesse serait liée aux difficultés de la construction à conserver des salariés plus âgés, du fait des conditions de travail. De même, la prépondérance du salariat ouvrier ferait chuter la proportion de femmes, qui ne représentent que 11 % des employés du secteur. Par ailleurs, le recours au temps partiel serait très faible dans la construction (5 % contre 16 % dans les autres secteurs).
Un salaire moyen de 1.635 € par mois
De son côté, le salaire annuel net d’un équivalent-temps plein (ETP) s’élevait en moyenne à 22.610 € (tous emplois confondus : cadres, profession intermédiaires, employés, ouvriers). Ce chiffre est de 8 % inférieur à celui de l’ensemble des salariés pour le secteur marchand. Un bas niveau de salaire qui s’explique par la nature même des emplois du secteur : deux tiers d’ouvriers jeunes et peu qualifiés.
L’Insee distingue trois sous-secteurs dans la construction : le bâtiment, où le salaire net moyen est le plus élevé (26.880 €/an), le génie civil (25.970 €/an) et les travaux de construction spécialisés (21.510 €/an). Des différences qui s’expliquent par la proportion plus élevée de cadres et de professions intermédiaires dans la construction des bâtiments et le génie civil (environ 35 %) que dans la construction spécialisée (22 %). Les salaires ont connu une augmentation, entre 2005 et 2009, expliquée quant à elle par la montée en qualification des employés dans le secteur de la construction.
Poste par poste, les ouvriers gagnaient en moyenne 19.150 €/an en 2009, les employés 19.400 €/an, les professions intermédiaires 26.660 €/an et les cadres 45.010 €/an. A la même période, 10 % des salariés de la construction percevaient un salaire annuel net inférieur à 13.900 €, et 25 % un salaire inférieur à 16.350 €.
Coût de la main d’œuvre dans le secteur de la construction (2008)
L’Insee a également publié une enquête nommée « Les déterminants du coût du travail en France » qui analyse, selon les secteurs d’activité, le coût de la main d’œuvre en 2008. Le secteur de la construction se place dans le milieu du classement, à 27,98 €/heure, loin derrière les activités financières et l’assurance (49 €/h) et derrière la production d’énergie (46 €/h) mais devant l’hébergement-restauration (21,11 €/h) ou devant le commerce (26,87 €/h). Le secteur reste cependant en deçà de la moyenne de l’industrie et des services marchands (31,82 €/h).
Le coût annuel d’un ETP de la construction est donc de 45.136 € selon les mêmes données (50 851 €/an dans l’industrie et services marchands). Le coût est variable selon la taille de l’entreprise : il varie de 24,65 €/h pour une PME à 35,14 €/h pour les sociétés comptant entre 250 et 500 salariés. Les grands groupes (1.000 employés et plus) affichent un coût horaire de 30,87 €.
La répartition de ces coûts salariaux est la suivante : 70 % vont au salaire (dont 2 % d’épargne salariale) ; 27,32 % vont aux cotisations sociales ; le restant va à la formation professionnelle (1,6 %), aux impôts sur les salaires (1,23 %), aux subventions et autres dépenses (0,27 %).